debut


Superprédateur et régulateur écologique
Un seul couple se reproduit
Contes et légendes / Expression
Autre

 

Dans les régions où pullulent les grands cervidés (Canada, Asie du Nord), le couvert forestier subit une dégradation constante au fur et à mesure que ces herbivores s'alimentent. Or, même après la création du parc national de l'Isle Royale, en 1940, la population d'élans variait énormément (de 1 000 à 3 000) selon les périodes d'abondance ou de famine. Les études de D. Mech et de son équipe ont montré qu'après l'arrivée des loups, en 1949, cet effectif s'est stabilisé (entre 600 et 800 bêtes) en quelques années. Alors que 225 jeunes naissent tous les ans, les 25 loups du parc tuent pendant ce temps 140 jeunes et 85 adultes, soit 225 bêtes. Depuis ce temps-là, la forêt ne présente plus aucun indice de surpâturage.

Les effets de la prédation par le loup sur le gros gibier est certes l’un des sujets qui a fait couler beaucoup d’encre par le passé et même encore de nos jours. Cette fameuse prédation que certains qualifient toujours de «gratuite», particulièrement lorsque l’animal tue plus de bêtes que pour ses besoins, a aussi été l’objet de plusieurs études au cours des dernières décennies. Les scientifiques se sont penchés très sérieusement sur la question et, aujourd’hui, nous en connaissons probablement davantage sur le loup que sur n’importe quel autre mammifère prédateur. Les chercheurs ont effectivement enrichi nos connaissances sur cet animal, cependant, à mesure que les informations scientifiques se multiplient, les questions de gestion de l’espèce deviennent aussi plus complexes. Dans certains cas, les dernières découvertes justifient partiellement ceux qui on toujours blâmé le loup pour la diminution des populations de gros gibier, mais, en même temps, nous empêchent de clouer l’animal au pilori pour ses méfaits ou ses «écarts de conduite».

On a souvent pensé, depuis les premiers résultats des études scientifiques, que les loups opéraient toujours une sélection naturelle des proies qu’ils convoitent ; or, ce n’est pas toujours le cas. Dans la plupart des situations, une sélection naturelle s’effectue - le loup essaiera de capturer une proie avec un certain handicap, car la chasse devient ainsi plus facile - mais on a remarqué, à la lumière d’études plus récentes, qu’il lui arrive d’abattre, sur le moment, plus d’animaux que ses besoins de subsistance ne l’exigent. Parfois, une carcasse pourra même demeurer intacte, surtout lorsque la nourriture est abondante. On s’explique encore mal ce phénomène très particulier qui, toutefois, se produit que rarement. Quelle est sa motivation à adopter un tel comportement si ses besoins primaires on été comblés auparavant ? Est-ce l’instinct de chasseur naturel qui le pousse à agir ainsi ou est-ce la proie qui était non comestible pour différentes raisons ou altérée par l’odeur humaine ?

Les loups s’attaquent surtout aux bêtes offrant le moins de résistance ; c’est normal, car il faut se rappeler qu’il est difficile et souvent dangereux pour les loups de s’attaquer à des grosses proies comme l’orignal ou le wapiti. Pour cette raison, ils consommeront généralement leurs proies en entier. Immédiatement après avoir tué un animal, les loups sont très excités et commencent à se nourrir tout de suite sur la carcasse. La croupe de l'animal est la première partie à être dévorée, probablement parce que c’est l’un des points d’attaque habituels et que c’est aussi la partie la plus exposée après la mise à mort de la bête. Viennent ensuite le cœur, les poumons, le foie et les autres viscères, à l’exception du contenu stomacal. Généralement, les loups n’y laisseront que les os et les poils. Dans le cas d’un animal qui n'est pas trop imposant, et selon le nombre de membres qui composent la meure, il sera dévoré entièrement, d’un seul trait. S’il s’agit d’un orignal adulte, par exemple, les loups pourront revenir tôt ou tard sur la carcasse et manger ce que les charognards ou autre petits animaux n’ont pas mangé, surtout lorsqu’ils sont poussés par la faim. Par contre, si les conditions de chasse sont bonnes (par exemple lorsque la «croûte» de neige durcie supporte bien les prédateurs et non leurs proies), ils peuvent parfois devenir plus sélectifs et ne manger que les bonnes parties de l’animal, laissant le restant de la carcasse aux renards, aux corbeaux ou aux oiseaux de proie ; ainsi, rien ne se perd.

Lorsqu’il agit en ce sens, le loup procède vraiment à une sélection naturelle d’une population d’ongulés. Les jeunes bêtes laissées sans protection, les bêtes âgées, malades ou affligées d’une blessure tomberont les premières sous les crocs des prédateurs. Donc, d’une certaine manière, les loups «assainiront» une population de gros gibier en éliminant certains individus d’une population. Cette prédation permet donc de maintenir le cheptel en bonne santé, car, par la suite, les bêtes pourront profiter d’un meilleur habitat, donc d’une quantité plus abondante de nourriture.

Dans les régions où on retrouve une abondance marquée de proies, on a rapporté, en certaines occasions, des cas de tueries de la part des loups. On a encore de la difficulté à interpréter pareils comportements chez ces animaux, eux qui contrôlent leur propre population ! La nature a-t-elle confié au loup un autre rôle de «contrôleur» sur certaines populations d’ongulés que nous ignorons encore ? Est-ce que cette façon d'agir ne contrôlerait pas une population donnée en empêchant une surpopulation ? Ces questions demeurent sans réponses. L’équilibre naturel est très complexe et il nous reste encore beaucoup à apprendre sur la portée du phénomène. Ces tueries lui ont valu d’être pendu avant un procès juste et équitable. Les loups sont des prédateurs et agissent en fonction de leur instinct qui est dicté par des lois naturelles que nous n’ayons pas encore maîtrisées complètement.

Chose certaine, dans la nature, aucun animal ne pose de gestes insensés. Durant les mois de décembre et janvier, la chasse est extrêmement difficile et les loups pourront souvent être obligés de jeûner. En mars, lorsque arrive le dégel et le verglas, le succès de chasse devient très élevé grâce à la «croûte» qui supporte bien les loups alors que les proies sont affaiblies et se déplacent difficilement. À cette époque de l’année, un loup solitaire peut facilement venir à bout d’un cerf de Virginie et souvent, les meures se scindent pour chasser ; il arrive alors que les membres d’une meute tuent plusieurs proies simultanément. Sur le moment, on tue au-delà des besoins alimentaires, mais généralement, les carcasses ne se perdent pas. À l’instar des humains qui se feraient des provisions en cas de disette, les loups se font des «caches» de viande. Des scientifiques ont souvent observé des loups cacher leur viande dans un trou et y revenir ultérieurement. Ce sont des animaux très «conscients» ; ils savent qu’une carcasse gît dans la forêt et sont parfaitement capables de la localiser par la suite et d’y retourner tôt ou tard.


La vie de la harde repose toujours sur la personnalité du couple leader. Celui-ci est, en général, âgé de 4 ou 5 ans. La disparition de la femelle ne provoque pas de sérieuses perturbation. À la mort du mâle, au contraire, le groupe perd sa cohésion et souvent se disloque. Pendant 3 semaines, à la fin de l'hiver, la femelle entre en chaleur. La hiérarchie est alors alors renforcée, et plus dure à supporter pour les mâles dominés. Une seule femelle s'accouple d'ordinaire et les autres peuvent se battre pour e droit. La compétition entre mâles est parfois très âpre : un individu immédiatement inférieur au dominant peut se montrer si gênant que l'accouplement est différé. Ou encore ce trouble-fête en profite pour s'accoupler avec la femelle dominante. De même, une femelle de rang moindre peut bénéficier des faveurs du mâle dominant. Mais en général, le couple dominant reste fidèle.

Les loups se courtisent avec une étonnante tendresse. Ils se servent d'un rituel amoureux très expressif : Baisers dans le cou, mordillement des lèvre, petits coups de langue rapides sur les joues, les oreilles ou le cou. La louve se frotte contre le mâle, elle pose ses pattes sur le dos du loup ou la tête sur ses épaules.

L'accouplement lui-même n'est pas aussi gracieux. Comme les chiens, les loups restent prisonniers l'un de l'autre. Ils s'accouplent deux ou trois fois par jour, durant toute la saison des amours. C'est à cette période précisément que s'établit, pour plusieurs mois, la hiérarchie de la meute.

 



753 av-J.-C.

Romulus et Remus sont abandonnés. Une louve a pitié des enfants, les allaitent et les élèvent. En l'hommage de la louve, ils fondent la ville de Rome, à l'endroit même où ils ont été sauvés.

 

Avoir une faim de loup : Avoir très faim.
Un froid de loup : Un froid très rigoureux.
Être connu comme le loup blanc : Être très connu.
Quand on parle du loup : Personne qui survient au moment où l'on parle d'elle.
Entre chien et loup : Se dit quand on ne distingue plus un chien d'un loup (à la noirceur)
Hurler avec les loups : Se joindre aux autres pour critiquer ou attaquer
Se jeter dans la gueule du loup : S'exposer de sa propre initiative à un grand danger.