Importance de la hiérarchie
Les loups hurlent en meute/ Les louveteaux
Soins communautaires des louveteaux/ Des louveteaux joueurs



 

Importance de l'hiérarchie.

La harde obéit à une hiérarchie stricte et durable : la position de chacun ne peut être remise en cause qu'à travers des événements tel qu'un décès ou la formation d'une nouvelle meute. Le respect de cette hiérarchie et, donc, la cohésion du groupe reposent sur des modes de communication olfactifs, sonores et visuel. Ainsi, les loups ont tout un code d'attitudes, de postures et de mimiques. Pour se reconnaître, les loups se reniflent la tête et l'arrière-train, mais soutenir le regard est un signe de provocation. L'organisation d'une meute est la forme de société la plus hautement développée du monde animal.

Lorsque deux loups se rencontrent, le dominant adopte une attitude agressive ; il reste immobile, oreilles dressées, crinière hérissée, queue levée, pattes droites. L'animal de rang inférieur avance, oreilles baissées et queue entre les pattes (1). Puis il s'accroupit et lèche le museau de son congénère en signe de soumission (2). Si l'autre animal reste en posture de domination queue et oreilles dressées, corps raide, le loup dominé se couche sur le dos, urine et présente ses organes génitaux (3)

Les loups hurlent en meute.

Le hurlement est très communicatif : quand un loup hurle, toute la harde se joint à lui et forme un choeur y compris les louveteaux. Les premières études de J.B. Théberge et J. B. Falls (1967) ont révélé que le loup a cinq façons de donner de la voix. La plus caractéristique , le hurlement, s'entend à plus de 8 kilomètres. Les loups ne hurlent que sporadiquement (toutes les dix heures, d'après le zoologue américain Fred Harrington), en général avant ou après la chasse. La meute signale ainsi sa présence aux hardes voisines. Mais elle peut aussi hurler sans raison apparente, pour le plaisir. Le loup aboie (alerte), jappe (amitié), gronde (désaccord et mise en garde), gémit (soumission ou amitié). Chaque individu a son timbre de voix, qui est toujours parfaitement reconnaissable.

Les louveteaux.

La gestation dure environ deux mois. Quelques semaines avant la naissance, la louve prépare une ou plusieurs tanières à des emplacements différents. Ainsi peut-elle déménager si elle ne sent plus ses petits en sécurité. Selon ce qui est à sa disposition, elle choisit une grotte, une souche creuse, un trou entre deux racines, un arbre renversé, le terrier d'un autre animal. Dans les régions chaudes et sèches ou dans la toundra, la louve est souvent obligée de creuser une simple cuvette sous les buissons ou une galerie dans le sable. Les tanières se trouvent près toujours à proximité d'un point d'eau : durant l'allaitement, la louve a besoin de boire d'avantage. Prévoyante, elle enterre à proximité des provisions de viande. Aucun loup n'a le droit de venir la déranger. Postés aux alentours, son compagnon et le reste de la harde assurent sa protection.

La portée compte en général cinq louveteaux de 300 à 500 g, aveugles et sourds, au pelage sombre et ras. Dès la naissance, les louveteaux luttent pour survivre. L'accès aux tétines est difficile ; ils craignent le froid et l'humidité ; ils sont recherchés par l'aigle et le grand duc. Durant les dix premier jours, il mènent une vie végétative, dormant et se gorgeant de lait aux huit mamelles de leur mère. Celle-ci les nettoie en les léchant, car ils ne savent pas uriner ni déféquer seuls. On pense qu'ils apprennent ainsi le rapport entre la position couchés sur le dos et la soumission passive qu'ils conservent dans leur comportement d'adulte.

Au bout de trois semaines, ils ont les yeux ouverts et commence à marcher. Puis, couverts d'un épais duvet, ils sortent de la tanière. Vers six semaines, débute le sevrage. Les louveteaux deviennent rapidement trop gros pour s'entasser dans la tanière et peuvent désormais se passer de sa protection. À la fin du deuxième mois, la louve les emmène dans un endroit plus proche des troupeaux. Fairley Mowat, dans son livre "Mes amis les loups" (1974) parle de ce déménagement, phénomène bien connu des Esquimaux. La meute abandonne parfois les jeunes loups une journée pour aller chasser. À 3 mois, leur duvet fait place à la livrée des adultes. À 7 mois, ils suivent la harde dans ses déplacements. Jusqu'à dix mois, de 50 à 80% d'entre eux peuvent trouver la mort.



Soins communautaires des louveteaux

Les petits sont pris en charge par les parents et la meute entière. Mais, durant les premières semaines, seule la mère s'en occupe. Son mâle et le reste de la meute l'approvisionnent devant la tanière. Elle reçoit sa part de la chasse sous forme de morceaux entiers ou régurgités. Les louveteaux et le groupe font alors peu à peu connaissance. Très vite, les petits hurlent et grognent pour réclamer leur nourriture. Désormais, la louve s'absente afin de chasser ou se reposer : les louveteaux sont alors placés sous la surveillance d'un "protecteur", mâle ou femelle, qui les défend et joue avec eux.

Des louveteaux joueurs

Quand les louveteaux ne sont pas occupés à manger ou à dormir, ils jouent entre eux, avec des cailloux, des feuilles. Ils se révèle très chahuteurs avec les adultes. Ceux-ci sont très patients lorsque la jeune classe leur mord les babines ou monte sur leur dos. À l'âge de 2 mois, les jeux sont plus brutaux et les adultes moins patients. Ils leur enseignent l'art de la chasse, l'embuscade, l'affût, l'attaque, l'esquive. Presque adultes, ils jouent encore beaucoup. Les jeux avec les adultes sont une occasion d'apprendre à respecter la hiérarchie, mais aussi d'échanger beaucoup de tendresse.

Le louveteau passe le premier printemps et le premier été à s’ébattre dans un état de totale dépendance, mais dès l’automne survient l’initiation à la vie d’adulte : il se joint aux chasseurs. Quand on n’est armé que de ses dents nues et de son courage, la chasse aux grands ongulés est une entreprise risquée ; les jeunes ont donc beaucoup à apprendre. La première étape de cet apprentissage s’est limitée à attraper des mulots et des insectes dans la tanière ou au lieu de rendez-vous ; la seconde étape consistera à étudier les adultes en action.